Autres noms : Chien de Loutre
Pays d'origine : Royaume-Uni
Groupe : Chien courant, Chien de recherche au sang et races apparentées
L’Otterhound est un chien fort et musclé capable de travailler de longues heures sans se fatiguer. Il est doté d’une large poitrine où se logent de grands poumons qui, en plus de contribuer à son endurance, lui permettent de nager sous l’eau pendant de longues minutes.
Sa tête est imposante et a une forme plutôt conique. Les longs poils autour de cette dernière ainsi que l’apparence globalement rêche de son pelage lui donnent une apparence un peu échevelée, voire comique. Il a aussi de longs cils et de plus longs poils autour du museau. Ce dernier présente d’ailleurs des caractéristiques idéales pour un chien pisteur. En effet, il est long et comporte de larges narines capables de capter au mieux les odeurs environnantes.
Sa mâchoire semble également taillée pour la chasse, car elle est forte et lui permet d’agripper et immobiliser rapidement des proies sans endommager leur fourrure. Il a par ailleurs des lèvres un peu pendantes d’où s’échappe souvent un peu de salive. Quant à ses oreilles, elles sont longues, situées au même niveau que les yeux et plutôt orientées vers l’arrière du crâne.
Comme si tous ces attributs ne suffisaient pas, il possède des pattes palmées qui le rendent très à l’aise pour nager et facilitent ses déplacements dans la boue.
Son pelage épais est d’ailleurs recouvert d’une huile qui lui confère une protection contre l’eau. Les poils qui le composent font autour de 8 cm et ont une texture de fil de fer. Ils peuvent être gris, sable, roux, blé, bleu, citron, beige, brun foncé ou bicolores : une combinaison de n’importe laquelle de ces couleurs et de blanc.
Les yeux du Chien de Loutre sont généralement foncés, mais leur teinte est variable en fonction de la couleur prédominante du pelage. Par exemple, un individu avec une robe plus foncée a généralement des yeux bruns, voire presque noirs, alors qu’un autre ayant un pelage plus clair possède le plus souvent des yeux de couleur noisette.
Enfin, son corps se termine par une queue épaisse qu’il pointe dès qu’il détecte une odeur intéressante.
Le dimorphisme sexuel est bien prononcé chez cette race, puisqu’il peut y avoir 10 kilos d’écart de poids entre un mâle et une femelle.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Otterhound doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Même si elle ne faisait alors pas partie des activités les plus populaires (et ne le fit d’ailleurs jamais, même quand elle atteint son apogée dans la seconde moitié du 19ème siècle), la chasse à la loutre était pratiquée assez couramment dans l’Angleterre du 13ème siècle. Comme la loutre se nourrit principalement de poissons, les pêcheurs avaient vite fait de le percevoir comme une menace pour leurs activités et soutenaient la chasse qui permettait d’en contrôler le nombre. Or le dépistage et la poursuite de ce mammifère requiert un chien habile sur terre comme dans l’eau, intelligent, rapide et assez agressif pour lui faire face. En effet, ce petit mammifère peut faire preuve d’une ténacité et vivacité surprenantes. Ce sont ces besoins qui ont menés au développement de l’Otterhound qui, comme son nom l’indique (« otter » signifie loutre), fut développé spécifiquement pour tenir ce rôle.
La première meute connue de chiens de chasse à la loutre fut celle de John, roi d'Angleterre entre 1199 et 1216. Il existe toutefois des spéculations sur le fait que le roi Henry II (1133-1189), père de John, aurait lui aussi possédé une meute de chiens dédiés à la chasse de ce mammifère, mais aucune preuve écrite n’existe. De fait, les écrits historiques qui font mention de cette activité donnent peu de précisions sur les chiens employés. Ainsi, bien que cela soit plausible, le manque de documentation ne permet pas de confirmer l’hypothèse populaire selon laquelle ces meutes furent à l’origine de l’Otterhound.
Quoi qu’il en soit, des documents de 1338 et 1378 portrayant des scènes de chasse à la loutre montrent que cette activité était alors également pratiquée en France. Il est probable que les chiens alors utilisés étaient de proches cousins de l’Otterhound et apparentés au Saint-Hubert. En tout état de cause, ces représentations ne permettent pas de déterminer à coup sûr les races exactes qui y apparaissent, mais servent d’indication concernant l’ancienneté de cette activité et les possibles origines de ce chien.
Ce n’est qu’à partir du 14ème siècle, en Angleterre, que commença un travail de développement de l’Otterhound tel qu’il est connu aujourd’hui. Différentes races contribuèrent au processus : le Chien de Saint-Hubert, le Harrier ainsi que des Griffons français, tels que le Griffon Vendéen et le Griffon Nivernais. Au fil du temps, les descendants de ces premiers croisements furent aussi mélangés avec l'Épagneul d’eau Anglais, le Kerry Beagle, le Staghound et le Foxhound Anglais. L’idée étant de croiser des races permettant d’obtenir un chien de chasse endurant, habile sur terre et sur l’eau et ayant un odorat exceptionnel.
Cette race fut rapidement associée à l’histoire de l’aristocratie anglaise. En effet, du 14ème au 17ème siècle, la plupart des monarques anglais pratiquaient la chasse, et possédaient des meutes de chien composées notamment d’Otterhound.
Plus récemment, une des meutes les plus célèbres est celle que possédait dans les années 1860 l’écuyer James Lomax, basé dans le Lancashire. Ses descendants sont connus pour avoir contribué à former la majorité des meutes ensuite recensées en Angleterre et au pays de Galles.
Un autre éleveur reconnu est J. C. Carrick, originaire de Carlisle, dans le comté de Cumbria. Il développa une variante grise avec des accents noirs et feu. Cette couleur fit sensation lors de son apparition, et ses chiens furent si populaires qu’ils gagnèrent la majorité des expositions canines dans lesquelles ils furent présentés entre 1861 et 1873.
La dégradation de l’habitat de la loutre (pollution des eaux et diminution des zones naturelles) ainsi que la grande popularité de cette chasse associée à l’efficacité de l’Otterhound entraînèrent un important déclin de cette espèce au Royaume-Uni au cours des années 1970. La volonté de préserver ce petit mammifère finit par prendre le dessus et eut raison de cette activité, qui fut complètement interdite à partir de 1978 en Angleterre et 1980 en Écosse. Suite à ces mesures, l’Otterhound fut utilisé pour la chasse à d’autres petits mammifères comme la martre, mais le déclin mondial de l’intérêt pour la fourrure dans les années 80-90 fit qu’il se retrouva délaissé.
Ce sont ces évolutions et le fait qu’il s’adapte plutôt mal à la vie familiale qui expliquent qu’il a connu depuis cette époque un déclin prononcé. Alors qu’il y a un siècle, il se chiffrait plutôt par milliers, leur nombre est désormais estimé à moins de 1000 individus à l’échelle mondiale. Des recensements effectués en 2018 et 2019 aboutissent même à un total d’environ 600 représentants de la race dans le monde entier. La moitié est en Grande-Bretagne où on ne compte désormais pas plus de 30 à 50 enregistrements annuels auprès du Kennel Club, l’organisme de référence dans le pays. Ce dernier considère d’ailleurs que la race est en danger d’extinction.
Cela dit, même à ses heures de gloire, il n’a jamais été populaire en dehors de son Angleterre natale. Il fut vraisemblablement importé aux États-Unis dans les toutes premières années du 20ème siècle, puis fut reconnu par l’American Kennel Club (AKC) dès 1909. Ce n’est toutefois qu’en 1937 qu’un réel programme de reproduction débuta dans le pays grâce au Dr. Mouat, un vétérinaire qui avait fait la connaissance de ce chien quelques années auparavant. Accompagné de quelques autres éleveurs, il fut en 1960 à l’origine de la création du club américain de la race. Le fait qu’il fallut attendre un demi-siècle pour qu’un club soit créé illustre bien le peu d’engouement pour l’Otterhound dans ce pays. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1985 que l’autre organisme de référence du pays, le United Kennel Club (UKC), le reconnut à son tour. Sa popularité n’en fut cependant pas affectée et il figure aujourd’hui dans les toutes dernières positions au classement des races en fonction du nombre d’enregistrements annuels auprès de l’AKC.
La Fédération Cynologique Internationale (FCI) le reconnut en 1974, mais là aussi cela fut loin d’engendrer un grand engouement pour cette race. En France par exemple, le Livre des Origines Français (LOF) ne rapporte pas la moindre naissance entre 2010 et 2018.
Habitué depuis des siècles à officier comme chien de chasse, l’Otterhound regorge d’énergie et montre une grande indépendance. Ce n’est pas du tout un chien constamment motivé par la présence de son maître et le besoin de lui plaire. Si l’on ajoute à cela le fait qu’il est de grande taille mais a facilement tendance à l’oublier et se montrer maladroit, on comprend qu’une bonne dose de patience est nécessaire si on décide d’en faire un chien de compagnie. Ceci étant dit, avec un maître qui lui accorde suffisamment d’attention et lui permet de faire tout l’exercice dont il a besoin, il peut s’adapter à ce rôle et se montrer affectueux avec sa famille. Au demeurant, son côté gauche et son apparence un peu échevelée le rendent particulièrement attachant. Il aime particulièrement les enfants et fait pour eux un partenaire de jeu très dynamique, mais il a tôt fait de les brusquer involontairement, lui qui justement a parfois du mal à contenir ses débordements d’énergie. De fait, il n’est pas vraiment recommandé au contact des tout-petits : pour maximiser les chances que tout se passe bien, mieux vaut que les enfants aient déjà un certain âge. En tout état de cause, quelle que soit sa race, un chien ne doit jamais être laissé seul avec un jeune enfant.
Le Chien de Loutre n’est pas adapté à la vie en appartement ou dans une maison sans jardin : il a besoin d’avoir accès à tout moment à un espace suffisamment vaste dans lequel il peut sentir toute une panoplie d’odeurs et dépenser son énergie. Il fait d’ailleurs un bon compagnon pour un propriétaire actif avec qui il est heureux de courir, de nager ou de pratiquer d’autres activités intenses pendant une à deux heures par jour. Dès lors qu’il peut suffisamment dépenser son énergie, il se montre calme une fois à l’intérieur. Mais si ce n’est pas le cas, il ne faut pas être surpris s’il est excessivement agité et/ou a un comportement destructeur.
Cela dit, il n’est pas forcément impératif de le faire vivre dans la maison : il peut être parfaitement heureux installé en extérieur, et sa fourrure assez imperméable le protège bien des intempéries. Si c’est l’option retenue, il est toutefois préférable de lui fournir une niche bien confortable.
Si le Chien de Loutre peut vivre à l’extérieur, ce n’est pas seulement grâce à son pelage, mais aussi et surtout parce qu’il ne requiert pas nécessairement la présence d’humains. Bien qu’il accueille le retour des membres de sa famille à la maison par une explosion d’énergie, il est extrêmement indépendant et préfère même plutôt la compagnie de ses congénères. Il ne faut pas perdre de vue qu’il a été développé à la base pour vivre en meute. Ces traits de caractère rendent d’ailleurs son éducation plutôt difficile, car il a facilement tendance à purement et simplement ignorer son maître. À l’inverse, cela implique aussi qu’il est parfaitement capable de s’occuper par lui-même, par exemple en cherchant des odeurs intéressantes ou de la nourriture.
Qu’il vive au sein de la maison ou dans le jardin, il ne saurait toutefois être question de le laisser livré à lui-même du matin au soir tous les jours. En effet, comme tout chien de meute, il est prompt à l’ennui s’il manque de stimulations. Il a alors de grandes chances de développer différents comportements indésirables, comme aboyer constamment ou partir à l’aventure par lui-même.
Il faut dire d’ailleurs que, comme nombre de chiens de meute, il possède un aboiement assez fort qui peut vite être dérangeant pour les voisins. Lorsqu’il détecte une odeur intéressante, il est très difficile de l’empêcher d’aboyer pour manifester son excitation, voire de la suivre. À partir du moment où il s’est fixé un objectif, il n’y renonce pas facilement.
En revanche, son manque d’intérêt pour les humains et sa bonne nature font qu’il ne voit pas l’intérêt d’avertir de la présence d’étrangers. S’il le fait, c’est en émettant un aboiement ou deux, mais sans plus. Autant dire que ce n’est pas du tout un bon chien de garde, ni même d’ailleurs un chien d’alerte.
En revanche, son instinct de poursuite d’odeurs est tel que certains individus parviennent même à s’échapper de leur cage et/ou à franchir des barrières qui semblaient infranchissables, que ce soit en sautant par-dessus ou en creusant des tunnels en-dessous. Sans surprise, les clôtures électriques sans fil sont totalement inefficaces avec ce chien, car sa volonté de s’échapper et/ou de poursuivre des proies est plus forte que tout. La seule option viable est une barrière solide haute (environ 2 mètres) et enfouie sous terre sur environ 30 cm.
Compte tenu de son instinct de chasse très prononcé et de son indépendance, il vaut mieux promener son chien en laisse lors des sorties. S’il est laissé libre, il a toutes les chances de se lancer à un moment ou un autre sur la piste d’une odeur qui l’intrigue, ignorant totalement les ordres de rappel de son maître, quand bien même il a été éduqué correctement.
Par ailleurs, le Chien de Loutre est intelligent et apprend vite. Il est d’ailleurs connu pour savoir ouvrir les armoires ou le réfrigérateur afin d’assouvir sa gourmandise. S’il est trop souvent laissé à lui-même, il a de grandes chances de devenir le roi des bêtises à forcer d’explorer à sa guise. Il est d’ailleurs recommandé de verrouiller les armoires, surtout celles qui contiennent de la nourriture. La curiosité de ce chien et son caractère un peu têtu font qu’il nécessite une certaine patience et un sens de l’humour bien affûté pour apprécier son côté espiègle. Il n’est pas impossible de lui apprendre à bien se tenir, mais cela demande du temps et de la répétition.
Il n’est d’ailleurs pas vraiment un choix idéal pour une personne souhaitant avoir un compagnon et un sol toujours impeccables. En effet, une fois à l’extérieur, il semble éprouver une joie particulière à se salir, notamment en courant dans la boue. Quand il mange et/ou boit, que ce soit dehors ou au sein de la maison, il ne manque pas de recouvrir l’espace environnant d’eau et de débris de nourriture. En clair, il est tout sauf un modèle de propreté.
C’est principalement la nature indépendante de l’Otterhound qui le rend difficile à éduquer, si bien qu’il n’est pas recommandé pour un maître peu expérimenté. Il faut en effet une certaine expérience pour parvenir à le convaincre de faire ce qu’on lui demande. Les récompenses sous forme de nourriture constituent une bonne source de motivation, et il est donc recommandé d’y avoir recours dans le cadre de techniques d’éducation canine basées sur le renforcement positif. C’est un chien intelligent, capable d’apprendre plusieurs consignes, mais cela vient en fonction son intérêt; patience et imagination sont donc nécessaires pour le convaincre d’apprendre.
C’est d’autant plus vrai qu’il est souvent distrait. Dès qu’il sent une nouvelle odeur (ce qui arrive assez souvent, au vu de son odorat exceptionnel), il perd l’attention pour ce qu’il était en train d’effectuer. Il est donc difficile de le garder concentré sur un apprentissage, et la patience est un des maîtres mots de son éducation. On le voit d’ailleurs dès l’apprentissage de la propreté par le chiot : faire en sorte qu’il demande la porte pour effectuer ses besoins prend beaucoup plus de temps qu’avec la plupart des autres races.
Par ailleurs, lorsque le Chien de Loutre est excité, il tend à en faire la démonstration en sautant. Or, du fait de sa taille, cela peut parfois être problématique, surtout avec de jeunes enfants. Ce trait de caractère est très difficile à contrôler. Une éducation rigoureuse et ferme est donc nécessaire pour lui inculquer les règles de base, comme s’assoir sur commande ou rester immobile en attendant d’être appelé. Dans ce domaine comme dans tous les autres, il n’existe pas vraiment de solution magique : pour que ça finisse par rentrer, il faut être répétitif et constant dans ce qui est enseigné.
Du fait de la difficulté à l’éduquer, il va sans dire que plus on commence tôt, mieux c’est : plus encore qu’avec les autres races, il est important de commencer à l’éduquer dès son plus jeune âge. En outre, dès qu’il est vacciné, il est possible d’inscrire son chiot à des cours d’éducation canine. Ces classes collectives aident à assimiler les consignes de base et permettent la socialisation.
L’Otterhound présente généralement une bonne santé, mais il est cependant enclin à certaines maladies :
Passer par un éleveur d'Otterhound professionnel est la solution qui offre le plus de garanties quant à la santé de l’animal adopté. En plus d’un certificat de bonne santé établi par un vétérinaire et des informations sur les vaccins effectués (consignés dans le carnet de santé ou carnet de vaccination du chien), il doit pouvoir présenter les résultats des tests éventuellement effectués sur les reproducteurs concernant les maladies potentiellement héréditaires, telle la dysplasie.
Par ailleurs, le Chien de Loutre est gourmand et a tendance à l’embonpoint ; il faut donc surveiller son alimentation de près et le peser régulièrement, afin de pouvoir corriger rapidement le tir en cas de dérapage. Le cas échéant, un ajustement de sa ration quotidienne et/ou de son niveau d’exercice suffit généralement à remédier au problème. Si ce n’est pas le cas, il faut se tourner vers un vétérinaire afin d’écarter la piste d’une éventuelle maladie et mettre au point une alimentation plus appropriée.
Le bilan de santé annuel du chien est une bonne occasion de le faire peser et de vérifier sa courbe de poids. Plus largement, ces passages réguliers chez le vétérinaire sont indispensables pour garder son chien en bonne santé, notamment parce qu’ils peuvent permettre de détecter de manière précoce une éventuelle maladie, et assurent qu’il soit bien à jour de ses rappels de vaccins.
L’Otterhound demande une bonne dose d’entretien. Ce n’est pas tant que son pelage requiert énormément de soins à la base, mais plutôt lié au fait qu’il se salit facilement. En effet, il aime trainer dans la boue et courir à l’extérieur, et ce ne sont pas des buissons ou la pluie qui pourraient le ralentir. Il nécessite donc d’être brossé au moins 2 ou 3 fois par semaine, voire plus selon ses activités. Cela permet aussi d’entretenir sa fourrure rêche pour la garder lustrée, en enlevant les poils morts. Comme il mue constamment, il est aussi recommandé de faire de temps à autres une séance plus approfondie pour retirer tous les poils morts avec les mains et une brosse.
Sa barbichette demande un entretien encore un peu plus poussé, car des saletés et des restes de nourriture s’y accumulent facilement. Il convient en particulier de la brosser après les repas, pour en retirer les débris de nourriture, et ainsi éviter les mauvaises odeurs. Il est recommandé de la tailler pour en faciliter l’entretien, ce qui permet aussi de donner à son chien une belle apparence. Généralement, le faire une fois par mois s’avère suffisant.
Toujours dans l’optique d’enlever les saletés, un bain occasionnel peut s’avérer nécessaire, en particulier après un passage dans la boue. Certains individus ont d’ailleurs une fourrure plus huileuse et un peu plus longue que les autres, ce qui fait qu’ils se salissent plus facilement. Néanmoins, de façon générale, une poignée de bains par an s’avère suffisant, a fortiori si le brossage du pelage est effectué rigoureusement. Il permet en effet de le débarrasser de la plus grande partie des saletés et, contrairement au bain, il ne présente pas le risque d’enlever le sebum qui recouvre et protège la peau. D’ailleurs, pour donner un bain à son chien, il est indispensable d’utiliser à chaque fois un shampoing spécialement conçu pour les chiens, au risque justement d’abîmer sa peau.
Par ailleurs, ses oreilles repliées présentant un risque accru d’infections, il est nécessaire de les nettoyer une fois par semaine afin d’éviter que des bactéries ne s’y développent.
Cette séance hebdomadaire d’entretien est aussi l’occasion de nettoyer et vérifier ses yeux, afin de pouvoir intervenir rapidement en cas de problème à ce niveau.
Elle doit également permettre de brosser les dents de son chien afin de limiter le dépôt de plaque dentaire, qui se transforme en tartre et peut être à l’origine de différents problèmes. Cela dit, en la matière, une fréquence accrue est même recommandée – l’idéal serait de le faire chaque jour.
Comme l’Otterhound fait généralement beaucoup d’exercice, l’usure naturelle suffit généralement à tailler ses griffes, si bien qu’il n’est alors nul besoin de le faire manuellement. Il convient tout de même de s’en assurer régulièrement, car elles peuvent le gêner voire se casser si elles deviennent trop longues.
Comme pour tout chien, les produits choisis pour nourrir un Otterhound et la quantité qui en est donnée doivent être adaptés à ses besoins nutritionnels, qui sont déterminés notamment par son âge et son niveau d’activité.
Comme il est gourmand, il convient de surveiller de près son alimentation, pour éviter tout problème d’embonpoint. En outre, du fait de son insatiable curiosité, mieux vaut garder sa nourriture sous clé ou la ranger dans un endroit qui lui est totalement inaccessible.
Par ailleurs, des restes de ses repas et de l’eau tendent à se loger facilement dans les poils de son museau, laissant donc des traces de son passage tout autour de ses bols. Il faut donc prévoir de nettoyer après chaque repas sa barbichette ainsi que l’espace autour de sa gamelle.
En outre, comme il est présente un risque accru de dilatation/torsion d’estomac, il faut non seulement répartir sa ration quotidienne en au moins deux repas et veiller à ce que ces derniers soient pris dans le calme, mais également lui éviter toute activité physique intense dans l’heure qui précède, et surtout dans celle qui suit.
Enfin, il doit avoir comme tout chien de l’eau disponible en permanence.
Historiquement, l’Otterhound était uniquement utilisé pour la chasse. Dès les débuts de son développement, au 14ème siècle, son odorat fut perfectionné pour qu’il excelle à débusquer la loutre sur terre et sous l’eau. Il est ainsi capable de détecter dans la boue et l’eau des odeurs vieilles de 72 heures.
L’interdiction de cette technique de chasse en Grande-Bretagne à partir de 1978 lui porta un sacré coup. Dans les années 80, des amoureux de la race tentèrent de le reconvertir pour chasser d’autres petits mammifères, mais le déclin de l’intérêt pour la fourrure après les années 90 mit pratiquement fin à son utilisation comme chien de chasse.
De fait, les éleveurs de la race se montrèrent assez inflexibles tout au long du 20ème siècle quant au fait que le Chien de Loutre était, et devait rester, un chien de chasse. Alors que son apparence assez remarquable aurait pu par exemple conduire à la création de lignées destinées aux expositions canines, cela ne se produisit jamais. De fait, il est peu courant dans ce genre d’évènements.
Il n’a jamais non plus été – et ne sera probablement jamais, du fait de son fort caractère – un chien de compagnie très populaire. Néanmoins, il fait un bon compagnon pour un maître sportif et disponible. En tout état de cause, il s’adapte plus facilement à la vie de famille s’il est suffisamment en mesure de dépenser son énergie.
Les sports canins sont également une autre bonne manière de le faire. Il s’illustre ainsi dans les compétitions d’agility, d’obéissance, de rallye-obéissance (qui est une combinaison des concours traditionnels d’agility et d’obéissance) ainsi que de pistage.
Le prix d’un chiot Otterhound en Grande-Bretagne est très variable selon les lignées, puisqu’il se situe dans une fourchette allant de 1100 à 2000 livres britanniques.
Il n’y a pas réellement de différence de prix entre les mâles et les femelles : les importants écarts de prix que l’on constate sont avant tout liés au pedigree de l’animal et à sa plus ou moins grande conformité par rapport au standard de la race.
En tout état de cause, même dans son pays d’origine, on compte très peu d’éleveurs d’Otterhounds. En dehors, le scénario le plus réaliste consiste le plus souvent à importer un chiot depuis la Grande-Bretagne. Le cas échéant, au-delà du fait qu’il faut veiller à bien respecter la législation relative à l’importation d’un chien depuis l’étranger, des coûts de transport et des frais administratifs viennent s’ajouter au prix d’achat du chiot.